Toutefois, l'oeuvre de Plutarque traite également de sujets littéraires (Sur la vie et la poésie d'Homère), politiques (Préceptes politiques, De l'exil) ou encore scientifiques (Sur la face d… Les Samiens se défendirent avec vigueur ; ils osèrent même faire des sorties et combattre devant leurs murailles. Dans sa comédie Les Dèmes, il met en scène Solon, Miltiade, Aristide et Périclès revenant des Enfers pour donner des leçons aux hommes. Il accorda aux villes grecques de ce pays tout ce qu’elles lui demandèrent, et les traita avec beaucoup d’humanité ; en même temps il déploya aux yeux des nations barbares qui les environnaient, en présence de leurs rois et de leurs princes, la puissance imposante des Athéniens, et leur fit voir que, maîtres de la mer, ils naviguaient partout avec la plus grande confiance et une entière sûreté. Périclès avait, pour le peuple, une extrême répugnance dans sa jeunesse. Et ici, Elpinice a entièrement raison de dénoncer l’impérialisme brutal d’Athènes  à l’égard des cités grecques : c’est l’origine de la guerre du Péloponnèse, et à terme de la chute d’Athènes. Depuis il fit voile vers le Pont avec une flotte nombreuse et magnifiquement équipée. Les Athéniens ayant aussitôt marché contre eux, Cimon quitta le lieu de sa retraite ; et, pour détruire par des faits l’imputation qu’on lui faisait de favoriser les Lacédémoniens, il alla se joindre à ceux de sa tribu, afin de partager le péril de ses concitoyens. La bataille de Tanagra eut lieu en 457, soit 5 ans exactement après l’ostracisme de Cimon. Théophraste, dans cette partie de ses morales où il recherche si les moeurs changent avec la fortune, en sorte qu’altérées par les affections du corps elles abandonnent la vertu, raconte que Périclès, visité dans sa maladie par un de ses amis, lui montra une amulette que des femmes lui avaient suspendue au cou : il donnait à entendre qu’il devait être bien malade, puisqu’il se prêtait à de pareilles faiblesses[122]. Au contraire, il loue fort la politesse, la douceur et l’honnêteté de Cimon dans le commerce de la vie. Allusion au fait que Mégare était grande productrice d’ail ; ἡ φῦσιγξ, ιγγος désigne une sorte d’ail). La trêve de 30 ans est celle conclue en 445 (voir la guerre du Péloponnèse). Pénétré de l’estime la plus profonde pour ce grand personnage, instruit à son école dans la connaissance des sciences naturelles et des phénomènes célestes, Périclès puisa dans son commerce non seulement une élévation d’esprit, une éloquence sublime, éloignée de l’affectation et de la bassesse du style populaire, mais encore un extérieur grave et sévère que le rire ne tempérait jamais, une démarche ferme et tranquille, un son de voix toujours égal, une modestie dans son port, dans son geste et dans son habillement, que l’action la plus véhémente, lorsqu’il parlait en public, ne pouvait jamais altérer. de Thucydide à Plutarque, de Voltaire à Rousseau, de Grote à Duruy, les auteurs anciens et modernes se sont interrogés sur les relations nouées entre le … D’abord une peste cruelle vint affliger la ville, et, en moissonnant la fleur de la jeunesse, elle affaiblit sensiblement les forces des citoyens[110]. Mais alors il ne se montra plus le même ; il ne fut ni si doux ni si facile à céder aux désirs du peuple, à se prêter à ses divers caprices, comme à des vents contraires. A Némée, il défit en bataille rangée les Sicyoniens, qui osèrent se mesurer avec lui, et dressa un trophée pour cette victoire. Périclès prit aussi les leçons de Zénon d’Elée, qui enseignait la physique suivant les principes de Parménide. Le nombre de 1500 juges évoque le tribunal de l’Héliée, et ramène l’affaire à des proportions normales. Grec d'origine, il est considéré comme un médio-platoniste2,3, il s'opposa dans certaines de ses Œuvres morales ou Moralia aux courants stoïcien4,5 et épicurien6. Tout le monde convient qu’elle était de Milet et fille d’Axiochos. Plutarque, ne a Cheronee en Beotie vers 46 et mort vers 125, est un philosophe, biographe, moraliste, et penseur majeur de la Rome antique." Thucydide d’Alopèce = le fils de Mélésias dont il a été question plus haut. Les Lacédémoniens envoyèrent à ce sujet une ambassade à Athènes ; et comme Périclès alléguait une loi qui défendait d’ôter le tableau sur lequel ce décret était écrit[92], Polyarcès, un des ambassadeurs, lui dit : « Eh bien ! C’est celui qui, dans la suite, après avoir remporté sur les Péloponnésiens une victoire navale près des îles Arginuses, fut condamné à mort par le peuple, avec les autres généraux ses collègues[121]. La demande fut accueillie, et la poursuite de l’accusation se fit devant le peuple assemblé. Le même mot sert à désigner l’artisan et l’artiste, ce qui en dit long sur le statut de l’artiste dans l’Antiquité (même si certains furent illustres). L’affaire de Samos montre typiquement une technique de « récit fragmenté » mettant en valeur les aspects moraux plus que l’intérêt historique lui-même. Il fit sortir aussi les Histiéens de leur ville, et les remplaça par des Athéniens. XV. Ces objets se présentent, dans les actions vertueuses, dont le simple récit produit en nous une vive émulation, un désir ardent de les imiter ; effets que nous ne ressentons point pour d’autres objets qui méritent d’ailleurs notre admiration. De là vient, dit-on, que ceux qui ont eu un jour de plaisir l’appellent le jour blanc, à cause de la fève blanche[84]. Il l’avait bien lu ; il évoque l’œuvre de l’historien plusieurs fois dans sa Vie de Périclès1. XXVI. La Grèce ne peut se dissimuler que, par la plus injuste et la plus tyrannique déprédation, les sommes qu’elle a consignées pour les frais de la guerre sont employées à dorer, à embellir notre ville comme une femme coquette que l’on couvre de pierres précieuses ; qu’elles servent à ériger des statues magnifiques, à construire des temples dont tel a coûté jusqu’à mille talents [40]. Archidamos, roi de Sparte, fit tous ses efforts pour pacifier la plupart de ces différents et adoucir les esprits des alliés ; il est même probable que les Athéniens ne se seraient pas attiré la guerre pour les autres griefs qu’on avait contre eux, si on avait pu les amener à révoquer leur décret contre les Mégariens, et à faire la paix avec ce peuple. Il fut également inflexible soit aux vives instances de ses amis, soit aux clameurs et aux menaces de ses ennemis, soit enfin aux chansons satiriques dont on l’accablait, et dans lesquelles on le décriait, on blâmait sa conduite, on le traitait d’homme lâche qui abandonnait tout aux ennemis. Un simple artisan, à peine plus qu’un esclave. Agariste, dans un songe, crut qu’elle accouchait d’un lion ; et peu de jours après elle mit au monde Périclès, qui, bien conformé dans le reste de son corps, avait la tête d’une longueur disproportionnée. Voir Thucydide, I, 113. Être pris, être condamné, πολυπραγμονέω-ῶ : s’occuper de, s’informer indiscrètement. Il avait avec lui l’ingénieur Artémon, qui était boiteux, et qui, dans les cas pressants, se faisait porter en litière aux batteries ; d’où on lui avait donné le nom de Périphorète[85]. Les Lacédémoniens étaient entrés en armes dans le pays de Delphes, et avaient ôté aux Phocidiens l’intendance du temple pour la donner aux Delphiens. Par ailleurs, noter la forme très rhétorique de cette introduction : parallélismes et oppositions soulignées, usage des anecdotes… Le but est évidemment pédagogique. Ce n’est pas qu’il négligeât ses propres affaires ; mais, pour éviter ou que, faute de soin, le bien que ses pères lui avaient laissé et qu’il possédait si légitimement ne vînt à dépérir, ou qu’en y donnant trop d’attention, il ne se détournât d’occupations plus importantes, il avait adopté le plan d’administration qui lui avait paru le plus exact et le plus facile. Il était père de ce Gylippe qui vainquit les Athéniens en Sicile. Ah! « Lors d’une séance de l’Assemblée, Périclès montra aux Athéniens qu’ils n’avaient pas à rendre compte de l’argent du tribut (=somme d’argent versée) de leurs … Il est donc l’adversaire de Périclès. Trois personnalités fulgurantes ont largement déterminé l'histoire du Grand Siècle d'Athènes : Thémistocle, Périclès, Alcibiade, dont Plutarque a gravé des portraits forts, inaltérés malgré l'ombre des âges. plus haut, § 10. Il commence alors la construction des murs d’Athènes. Aussi toutes ses statues ont-elles le casque en tête : les sculpteurs ont voulu, sans doute, cacher un défaut que les poètes athéniens, au contraire, lui ont publiquement reproché, en l’appelant Schinocéphale[7], car ils donnent quelquefois le nom de schine à la scille. Au reste, rien n’empêche que le philosophe et le devin n’aient également bien rencontré : l’un a expliqué la cause du prodige, l’autre en a découvert la fin. τὸ ἕδος, ους : siège, résidence, puis temple, puis statue. J’ai raconté son histoire dans la vie de Lysandre. Ces édifices étaient d’une grandeur étonnante, d’une beauté et d’une élégance inimitables. Xanthippe, l’aîné de ses fils, qui aimait naturellement la dépense[116], était marié à une jeune femme, fille d’Isander et petite-fille d’Epilycos, laquelle avait le même goût que lui. Aspasie est la seconde compagne de Périclès. Pour Damon, il paraît que ce fut un sophiste très instruit, qui, sous les dehors d’un musicien, voulait cacher au public sa grande capacité. Biographie de Périclès - Périclès voit le jour le 1er janvier 495 av. τὸ λῆμμα : ce que l’on reçoit : profit, gain, salaire, κληρωτός,ή, όν : désigné ou conféré par le sort, τὸ λάφυρον, ου : dépouille, butin, trophée, ὁ ἐξοστρακισμός, οῦ : bannissement par ostracisme, ὁὡρισμένος, η, ον : participe parfait de ὀρίζω : déterminé, borné. A peine il fut parti, que les Samiens, dont Pissouthnès avait enlevé furtivement les otages, se révoltèrent, et firent tous leurs préparatifs de guerre. Opposition de deux politiques : Cimon compte sur la charité privée, Périclès sur les finances publiques. Il ne parut plus dans les rues que pour aller à la place publique ou au conseil. Il n’est donc pas facile d’assigner la véritable origine de cet te guerre[96] ; mais tous les historiens conviennent que Périclès fut seul la cause qu’on n’abolit pas le décret contre Mégare. D’autres, sur de mauvaises chicanes, furent exclus de cette distribution. Ἀντισθένης : disciple de Socrate, et fondateur de l’école cynique ; Isménias était un célèbre joueur de flûte thébain. < ὑποπίμπλημι ; revoir les verbes en –μι, notamment ceux à redoublement. περίαπτον : amulette qu’on porte autour du cou, περιηρτημένος, η, ον < περιαρτάω-ῶ : suspendre autour, ὅση γένοιτο : optatif oblique, après λόγον ἐποιοῦντο, σοβαρός, ά, όν : impétueux, violent, excessif, τὸ καθ’ ἑαυτόν : expression substantivée : « en ce qui le concernait », τῷ πρὸς τὸ κωλύειν ἀδυνάτῳ : neutre substantivé au datif : « par son incapacité à empêcher… », ἂν… ἐχρήσαντο Ῥωμαῖοι : apodose d’un irréel du présent, dont la protase est, τῷ μηδὲν λαβεῖν, τῷ προέσθαι (< προίημι, concéder) sont deux infinitifs substantivés, ἐπεδείξατο (< ἐπιδείκνυμι) : accord avec le plus proche, οὐκ ἂν ἴσως εἴποι τις : parenthèse : « on ne saurait dire », ὅσα [αὐτῷ] παρόν : tout ce qu’il lui était permis… (τὸ παρόν : ce qui est possible, permis, à la disposition de), ὁμοῦ (adverbe : « ensemble ») porte sur πάντα, τὸ πρωτεῖον : la prééminence (ici, acc. Mais le caractère le plus singulier des biographies de Plutarque, cest quelles sont présentées en couples, une vie grecque placée en parallèle avec une vie romaine : Thésée, le fondateur dAthènes, est le vis-à-vis de Romulus, le fondateur de Rome ; Lycurgue, le grand législateur grec, est la contrepartie de Numa, qui donna à Rome ses institutions ; Solon est lié à Publicola, les deux ayant montré de lindulgence envers le peuple ; Alcibiade, passionné de tout ce qui brille, soppose à Coriolan, en colère contre tout c… On dit, à la vérité, que dans ce temps-là Zeuxis ayant entendu le peintre Agatharcus se glorifier de la facilité et de la vitesse avec laquelle il peignait toute sorte d’animaux : « Pour moi, dit-il, je fais gloire de ma lenteur. ἡ ἄνθρωπος : une femme (nuance de mépris ou de colère). Sa main, levée pour lancer un javelot, lui couvre en partie le visage ; elle est placée avec tant d’art qu’elle semble cacher la ressemblance de sa figure, qui cependant est très sensible des deux côtés. Le peuple avait nommé celui-ci au nombre des accusateurs ; et Elpinice étant allée chez lui pour le solliciter : « Elpinice, lui » dit-il en souriant, vous êtes bien vieille pour terminer une si grande affaire. Idée encore en débat aujourd’hui : l’assistanat comme calamité pour le peuple, qui s’habitue à ne pas travailler !… On remarquera que la démarcation « droite / gauche » à ce sujet ne date pas d’hier : elle divisait déjà, au Vème siècle avant notre ère, les « démocrates » et les « aristocrates »… ce qui n’empêchait nullement ces derniers de se livrer à la surenchère, comme on le voit ci-dessous ! θέα πανηγυρική : spectacle national (ne pas confondre avec θεὰ, ᾶς : la déesse), ἔμμισθος : qui reçoit une solde, un salaire, ὀχυρός : fermé, sûr ; ἐν ὀχυρῷ : en lieu sûr, περιφανῶς : d’une manière éclatante, publiquement. ὁ φράτωρ, ορος : membre d’une même phratrie. Ce fut alors pour la première fois que Périclès proposa un décret pour faire célébrer des jeux de musique à la fête des Panathénées, et, il mit la plus grande ardeur à le faire passer. τῷ ἔνι τέρπονται μάκαρες θεοὶ ἤματα πάντα. Il raconte que Périclès fit conduire les capitaines des vaisseaux et les soldats samiens sur la place publique de Milet ; que là ils furent attachés à des poteaux, où ils restèrent exposés pendant dix jours ; qu’enfin, comme ils étaient sur le point d’expirer, on les assomma à coups de bâton, et on leur refusa même la sépulture. XXXII. Vers ce même temps, Aspasie fut traduite en justice pour crime d’impiété, à la poursuite d’un poète comique nommé Hermippos, qui l’accusait aussi de recevoir chez elle des femmes de condition libre qu’elle prostituait à Périclès. Note sur le texte. Ils étaient 10, élus par le peuple pour 4 ans. Cela permet à Plutarque de « reconstruire » éventuellement les événements, et de faire porter l’accent tantôt sur des points d’érudition, tantôt sur des jugements moraux. Enfin cette Aspasie eut tant de célébrité, que Cyrus, celui qui fit la guerre au roi Artaxerxe, et lui disputa l’empire des Perses, donna le nom d’Aspasie à celle de ses concubines qu’il aimait le plus, et qui s’appelait auparavant Milto. On dit qu’un jour on apporta de la campagne à Périclès une tête de bélier qui n’avait qu’une corne, et que le devin Lampon, ayant vu cette corne forte et solide qui s’élevait du milieu du front, déclara que la puissance des deux partis qui divisaient alors la ville, celui de Thucydide[18] et celui de Périclès, se réunirait tout entière sur la tête de celui chez qui ce prodige était arrivé. παραιτέομαι-οῦμαι : demander, repousser qqch. La peste lui avait enlevé plusieurs de ses amis, et il avait le chagrin de voir la dissension troubler depuis longtemps sa famille. En effet, quoique sa femme, qui était sa parente, et qui avait épousé en premières noces Hipponicos, dont elle avait eu le riche Callias, eût donné à Périclès deux fils, Xanthippe et Paralos, ils s’inspirèrent réciproquement un tel dégoût, que, l’ayant mariée à un autre, de son consentement, il épousa Aspasie. Il n’employa la plus grande partie de leurs forces qu’à conserver ce qu’ils possédaient. . Pour chacun d'entre eux, le Biographe disposait de sources documentaires nombreuses, variées, de valeur inégale sans doute et lui-même ne l'ignorait pas mais qu'il a su utiliser avec discernement. Quand Zénon entendait quelqu’un traiter de faste et d’arrogance la gravité de Périclès, il l’exhortait à avoir lui-même un pareil orgueil, et il l’assurait que cette imitation produirait en lui l’émulation et l’habitude des bonnes choses. Mais sa course maritime autour du Péloponnèse le fit estimer et admirer des étrangers même. Soutenu de la faveur du peuple, Périclès ruina l’autorité de ce conseil ; il lui ôta, par le moyen d’Éphialtès, la connaissance d’un grand nombre d’affaires, et fit condamner au bande l’ostracisme, comme ami des Lacédémoniens et ennemi du peuple, Cimon lui-même, qui n’était inférieur à aucun autre citoyen ni par sa naissance ni par sa fortune, qui avait remporté sur les Barbares les victoires les plus glorieuses, et qui, comme je l’ai dit dans sa vie, avait rempli la ville des richesses et des dépouilles des ennemis : tant Périclès avait de pouvoir sur la multitude. LX. Il envoyait chaque année en course soixante galères, montées d’un grand nombre de citoyens qui, soudoyés huit mois de l’année, se formaient à toutes les connaissances de la marine. On se souvient que c’était la Salaminienne qui avait été chargée de ramener Alcibiade de Sicile… (Thucydide, VI). Cf. Il joignait à un heureux naturel cette sublimité d’esprit qui, suivant le divin Platon[26], nous rend capables des plus grandes choses, et qu’il avait puisée dans la philosophie. Ayant retrouvé son rang grâce au mariage de sa sœur avec le riche Callias, il poursuit la guerre contre les Perses et remporte d’importantes victoires. Fabius, qui en ce qui le concernait personnellement, était sûr de lui et infaillible, se montrait inférieur [à Périclès] par son incapacité à contenir les autres. La raison en est, je crois, que, étant tombé sur Anaxagore, lequel était un homme de l’espèce en question, il se gorgea de rêveries spéculatives et en vint à considérer, sujet duquel Anaxagore avait abondamment parlé, la nature de l’intelligence, comme de l’absence d’intelligence; d’où il tira, en vue de l’art de la parole, ce qui s’y appliquait. Mais il ne put tellement se déguiser qu’on ne reconnût enfin qu’à la faveur de sa lyre il cachait son application aux affaires et son goût pour la tyrannie. φυσιγγόομαι-οῦμαι : être excité comme un coq de combat avec de l’ail (ὀδύναις πεφυσιγγωμένοι : excités et mécontents. XXXVIII. Périclès, en tant que stratège, fut chargé de veiller sur la sécurité de celui qui avait causé la mort de son meilleur ami… et accessoirement d’un des plus grands artistes que la Grèce ait connu !… L’injustice dont Phidias fut victime ne plaide pas en faveur de la démocratie Athénienne. La samine est un vaisseau samien que sa proue basse et ses flancs larges et creux rendent propre pour la haute mer, et fort léger à la course. Chacune de ces choses a sa cause et sa préparation, et ne laisse pas d’être le signe d’une autre. En attendant, pour consoler le peuple, affligé de cette guerre, et pour soutenir son courage, il lui fit des distributions d’argent et de terres. Il semble qu’ils aient en eux-mêmes un esprit et une âme qui les rajeunissent sans cesse et les empêchent de vieillir[42]. Καὶ μὴν τήν γε πρὸς χρήματα μεγαλοφροσύνην ὁ μὲν  τῷ μηδὲν λαβεῖν παρὰ τῶν διδόντων, ὁ δὲ τῷ προέσθαι  πολλὰ τοῖς δεομένοις ἐπεδείξατο, λυσάμενος τοῖς ἰδίοις  χρήμασι τοὺς αἰχμαλώτους· πλὴν τούτων μὲν οὐ πολὺς  ἦν ἀριθμός, ἀλλ´ ὅσον ἓξ τάλαντα. Il tendit les ressorts du gouvernement, semblable auparavant, par sa faiblesse, à un instrument dont les cordes, trop relâchées, ne rendent que des sons faibles et mous ; il y substitua un gouvernement aristocratique qui approchait de la monarchie. Ils disent que, lorsqu’il parlait dans l’assemblée du peuple, les tonnerres et les éclairs partaient de sa bouche, et que sa langue lançait la foudre. Pour revenir à la guerre de Samos, on accuse Périclès d’avoir, à la prière d’Aspasie, fait prendre aux Athéniens le parti de ceux de Milet[75]. La couleur qui convient le plus à l’oeil est celle qui, par son agrément et sa vivacité, récrée la vue et ne la fatigue point. Pour la réforme de l’Aréopage, voir Aristote, Constitution d’Athènes, 23, 25, et 55-59. Mais ce dernier faisait chaque jour de très grandes dépenses pour secourir les pauvres, nourrir les citoyens indigents, et habiller les vieillards ; il avait fait arracher les haies de ses héritages, afin que les Athéniens eussent la liberté d’en aller cueillir les fruits. aussi appelees vies parallÈles.existent 2 autres editions de ricard ; une en 15 volumes (1830) et une en 2 volumes (didot) Mais Périclès fut fort blâmé de n’avoir envoyé que ces dix galères, qui ne pouvaient seconder que bien faiblement, ceux qui en avaient besoin, en même temps que ses ennemis ne manqueraient pas d’en tirer un prétexte de le calomnier. Conclusion. Comme les orateurs attachés au parti de Thucydide ne cessaient de crier que Périclès dilapidait les finances et ruinait la république, il demanda un jour au peuple assemblé s’il croyait qu’il eût beaucoup dépensé. Dans toute cette expédition, ses troupes n’éprouvèrent ni revers ni accident. Archidamos, roi de Sparte, lui demandait un jour lequel des deux luttait le mieux, de lui ou de Périclès : « Quand je lutte contre lui, répondit Thucydide, et que je l’ai jeté par terre, il soutient qu’il n’est pas renversé, et il finit par le persuader aux spectateurs. Vomit avec fracas la foudre et les éclairs. On remarquait dans les traits de son visage quelque ressemblance avec Pisistrate ; et les vieillards d’Athènes, en comparant la douceur de sa voix, son éloquence, sa grande facilité à s’exprimer, trouvaient encore cette ressemblance plus frappante. Ion écrit que la défaite des Samiens enfla tellement le coeur de Périclès, qu’il disait avec complaisance qu’Agamemnon avait mis dix ans entiers à prendre une ville barbare, et que lui il avait conquis en neuf mois la ville la plus riche et la plus puissante de toute l’ionie. La Chersonèse de Thrace est la presqu’île « en forme de main » qui se trouve au Nord de la mer Egée, à la frontière de la Macédoine et de la Thrace ; elle avait déjà été fortifiée par l’Athénien Miltiade, qui en avait été le tyran de 561 à 555. J.-C. à Athènes (Grèce), au sein d'une illustre famille athénienne. Les Propylées de l’Acropole, construits par l’architecte Mnésiclès, furent achevés en cinq ans. Ὅ καὶ Περικλῆς πρὸς τῷ εὐφυὴς εἶναι ἐκτήσατο· προσπεσὼν γὰρ οἶμαι τοιούτῳ ὄντι Ἀναξαγόρᾳ, μετεωρολογίας ἐμπλησθεὶς καὶ ἐπὶ φύσιν νοῦ τε καὶ διανοίας ἀφικόμενος, ὧν δὴ πέρι τὸν πολὺν λόγον ἐποιεῖτο Ἀναξαγόρας, ἐντεῦθεν εἵλκυσεν ἐπὶ τὴν τῶν λόγων τέχνην τὸ πρόσφορον αὐτῇ. ». On ne le vit ni pleurer, ni faire des funérailles, ni aller au tombeau d’aucun de ses proches. Trois trittyes (une prise dans chaque catégorie) forment une tribu (φυλή) ; la tribu n’a donc pas d’existence territoriale, mais seulement morale ; elle est le cadre de l’administration athénienne : elle fournit les 50 bouleutes d’une prytanie et sert de base au recrutement de l’armée. => revoir les verbes en –μι, notamment ceux en -νυμι. Vie de Périclès de Plutarque sur AbeBooks.fr - ISBN 10 : 2013697805 - ISBN 13 : 9782013697804 - Hachette Livre BNF - 2016 - Couverture souple N’a-t-on pas vu Stésimbrote de Thrace lui-même oser imputer à Périclès un crime horrible, l’accuser d’un commerce criminel avec la femme de son propre fils ? Le pilote lui répondit qu’il ne voyait rien là de quoi s’effrayer. XXIII. Ils disaient qu’un autre de ses amis, nommé Pyrilampès, nourrissait des oiseaux curieux, et en particulier des paons[50], pour en faire présent aux maîtresses de Périclès. XXXVII. I. César, voyant un jour, à Rome, de riches étrangers qui portaient entre leurs bras de petits chiens et de petits singes auxquels ils prodiguaient les caresses, leur demanda si chez eux les femmes ne font point d’enfants. Cela mit Périclès dans la nécessité de faire, en combattant, des efforts extraordinaires de courage, et de se distinguer entre tous les Athéniens par son intrépidité à braver tous les dangers. Cf. Cette Thargélia, qui joignait à beaucoup de grâce et de beauté un esprit vif et agréable, fut liée avec tout ce qu’il y avait de plus grand et de plus puissant parmi les Grecs ; elle gagnait au roi de Perse tous ceux qui l’approchaient, et elle avait répandu dans toutes les villes de la Grèce des semences de la faction médique. Cet Olympe, où l’on dit que les dieux, loin de toute secousse, ont leur siège éternel ; ni les vents ne le battent, ni les pluies ne l’inondent ; là-haut, jamais de neige, mais en tout temps l’éther, déployé sans nuages, couronne le sommet d’une blanche clarté. Il se lia particulièrement avec Périclès, qu’il formait à la politique, comme un maître de gymnase dresse un athlète aux combats. Les vaisseaux étaient prêts à faire voile, et Périclès montait déjà sur sa galère, lorsqu’il survint une éclipse de soleil qui changea le jour en ténèbres, et qui, regardée comme un sinistre présage, remplit de frayeur tous les esprits[112]. Cimon, fils de Miltiade, dut mener une vie difficile après la condamnation de son père – celui-ci, ayant échoué dans le siège de Paros, fut condamné à une forte amende qu’il ne put payer, et mourut en 489. Morale : De la Vertu morale ; … C’est même de ce complément que Périclès a joint la possession à ses qualités naturelles. Il affirmait ainsi que la flèche ne peut jamais atteindre sa cible, puisque chaque distance qu’elle parcourt peut être divisible à l’infini. En le faisant ostraciser en 444, Périclès se rend seul maître d’Athènes. XIV. Dans les circonstances moins importantes, il se servait de ses amis et de quelques orateurs qui lui étaient dévoués ; en particulier d’Ephialtès, celui qui détruisit l’autorité de l’aréopage, et qui fit boire aux citoyens, à longs traits et sans mesure, suivant l’expression de Platon, la coupe de la liberté[23]. ὑποπιμπλάμενος : presque tout rempli, ou couvert. Après sa mort, Métagènès, du bourg de Xypète, plaça le cordon et le second rang de colonnes[44]. διανομὴ, ῆς : distribution, partage, largesses, προάγω (προαχθῆναι = infinitif aoriste passif) : pousser, exciter à, ἀκόλαστος, ος, ον : intempérant, sans retenue, θεωρείσθω < θεωρέω-ῶ : contempler une chose par l’intelligence, observer : impératif présent moyen-passif, ὑποποιέω-ῶ τὸν δῆμον : capter la faveur du peuple, ὁ φραγμός, οῦ : clôture, palissade – ou lieu enclos. Ils parlaient ainsi entre eux, persuadés qu’il ne les entendait pas et qu’il avait perdu tout sentiment. Ces qualités, relevées par beaucoup d’autres, frappaient tout le inonde d’admiration. Ces formes s’expliquent par une métathèse de quantité : ναός > νηός > νεώς. Mais tel est l’ascendant de la vertu qu’en même temps que nous admirons les actions qu’elle inspire, nous sentons s’allumer en nous un désir ardent de ressembler à ceux qui les ont faites. Cf. XXXIX. le latin pauo, pauonis), πλησιάζω : avoir commerce avec, être l’amant ou la maîtresse, δυσθήρατος, ος, ον : difficile à prendre à la chasse, à saisir, ἐπιπροσθέω-ῶ : intercepter le jour, dérober, masquer, ἡλικιῶτις, ιδος : féminin de ἡλικιώτης, ου : contemporaine, λυμαίνω : endommager, maltraiter, souiller. «οὐ γὰρ ἂν οὕτω σπουδαῖος ἦν αὐληλτής» : irréel du présent (imparfait + ἄν), ψήλας, αντος : aoriste de ψάλλω : faire vibrer, toucher (un instrument à cordes), ἡ αὐτουργία, ας : travail personnel, expérience personnelle, ῥᾳθυμία, ας : facilité d’humeur, indifférence, ἡσθείς : participe aoriste passif de ἥδω : réjouir, charmer, ἡ ἐξομοίωσις, εως : action de devenir semblable, ἡ ἀπολαύσις, εως : jouissance, plaisir qu’on tire de quelque chose, ἡ προαίρεσις, εως : détermination, dessein, manière de penser ou d’agir, πρᾳότης, τητος : douceur, facilité de caractère, ἀγνωμοσύνη, ης : ignorance, manque de jugement. il appliqua aussitôt également, aux affaires concernant son mode de vie, une autre disposition. ὕλη : bois de construction ; par extension, « matière première ». Les clérouques sont des Athéniens, pris dans la dernière classe, et qui reçoivent un lot de terre dans les colonies d’Athènes (clérouquies). Les Vies parallèles, ou Vies parallèles des hommes illustres, d'après la traduction de Jacques Amyot, forment l'œuvre la plus connue de Plutarque, écrite en grec et composée entre 100 et 120. ὑπωρρώδει < ὑπορρωδέω-ῶ : frissonner un peu. Périclès en était très affligé, lorsque la déesse, lui ayant apparu en songe, lui indiqua un remède qui procura à cet homme une prompte guérison[47]. Il avait érigé, comme général, neuf trophées à l’honneur d’Athènes, pour autant de batailles qu’il avait gagnées. Périclès, sans perdre un instant, marcha contre eux à la tête d’une armée. revoir les verbes en –μι, notamment ceux en -νυμι, ταών, ταῶνος : paon. » Cette parole ne fut pas trop remarquée dans le moment ; mais, peu de jours après, lorsqu’on reçut la nouvelle que Tolmidas avait été défait et tué à Coronée avec la plupart des plus braves Athéniens, ce mot lui fit beaucoup d’honneur, et lui mérita la bienveillance du peuple, qui rendit justice à sa prudence et à son amour pour les citoyens. Deux subjonctifs présents (ἔχωσιν, λυμαίνηται, διατρέφῃ) dépendant de ὅταν : répétition dans le présent. La vie de Périclès est donc associée à la vie de Fabius Maximus, homme politique…. Pour remplacer les bâtiments détruits en 480 av. Mais Héraclide de Pont réfute ce fait par des vers d’Anacréon[86] où cet Artémon Périphorète est nommé plusieurs siècles avant la guerre et le blocus de Samos. On en donne encore une autre raison ; et quoiqu’elle soit rapportée par plusieurs historiens, c’est de toutes la plus mauvaise, Le statuaire Phidias avait, comme je l’ai déjà dit, entrepris de faire la statue d’Athéna ; il était l’ami de Périclès, et jouissait d’un grand crédit auprès de sa personne. Et ce ne fut pas une autorité passagère, un crédit de quelques instants, une faveur populaire qui n’eût eu que l’éclat et la durée d’une fleur : elle se soutint durant quarante ans au milieu des Éphialtès, des Léocrates, des Myronides, des Cimon, des Tolmidas et des Thucydide. Mort de Périclès. Il est vrai que c’est au dehors de l’homme réellement vertueux que la multitude s’attache, c’est l’apparence qui a le plus de prix à ses yeux, et les hommes de bien ne sont jamais aussi admirables pour les étrangers que pour les témoins habituels de leurs actions. Thucydide, pour nous donner une idée du gouvernement de Périclès, le représente comme une sorte d’aristocratie, à laquelle on donnait le nom de gouvernement démocratique, mais qui dans le fait était une véritable monarchie, où le premier des citoyens avait seul toute l’autorité.