Très vite, à la Convention, les insurgés sont traités de « brigands Â» et Paris donne le nom de « guerre de Vendée Â» à leurs soulèvements[145]. Les impôts ne rentrent plus. édition poche avec compléments, Paris, Flammarion, coll. Dès l'annonce de l'ouverture des états généraux, le souhait de changer la Nation émanait de tous les milieux et on appréhendait avec anxiété ou enthousiasme cet instant. Un an après la prise de la Bastille, la fête de la Fédération donnée le 14 juillet 1790, au Champ-de-Mars, pour célébrer l’avènement de la cité nouvelle[59], restera la plus éclatante des fêtes révolutionnaires[60] et constitue le couronnement du mouvement des fédérations provinciales[61]. Marc Bouloiseau. Elle peut compter sur le soutien d'une petite partie de la noblesse acquise aux idées nouvelles et du bas-clergé sensible aux difficultés du peuple. (Par la même occasion les clubs féminins sont interdits) Les Enragés n’existent plus. Utilisés d’abord comme bons du Trésor, ils reçoivent un cours forcé en avril 1790 pour devenir une véritable monnaie. Pendant toute la durée du Directoire, l'instabilité politique est incessante. En voulant appliquer les décrets du 4 août 1789 sur l'abolition des droits féodaux, puis celui du 2 novembre de la même année sur la sécularisation des biens du clergé, l'Assemblée c […] En marge de ces mouvements, se constitue la Garde nationale. François Furet et Denis Richet. Mais les Indulgents veulent un Comité de clémence, c’est-à-dire l’ouverture des prisons prélude évident à une politique de paix ; cette proposition est contraire à la politique du gouvernement qui la rejette. Celle-ci permet d'envoyer sous les drapeaux tous les jeunes gens de 18 à 25 ans célibataires ou veufs sans enfants. Le roi[Note 27] est pris au dépourvu par la découverte de l’armoire de fer et de ses papiers compromettants ; il se défend mal et nie même l’évidence[135]. Les partisans du retour à la monarchie remportent les élections de mars 1797. Cependant, face à cette concurrence, la noblesse réimprime le principe de la supériorité de la naissance sur la fortune et l'instruction : c’est la réaction seigneuriale et nobiliaire. Ce dernier va dans un premier temps satisfaire leurs revendications. L'engagement de la Prusse précipite la reprise des opérations militaires et le 19 août, ayant fait leur jonction, les troupes ennemies pénètrent en France et font tomber les places fortes les unes après les autres[116]. Le 19 janvier 1794, appelés par Paoli, les Anglais commencent à occuper l’île. La gauche est représentée par 136 membres inscrits au Club des jacobins, essentiellement des futurs girondins, et enfin l’extrême gauche, peu nombreuse, est représentée par les révolutionnaires les plus avancés[Note 13]. Marc Bouloiseau, La rivalité des deux Comités est réelle ; quelques-uns de ses membres sont liés aux ultra- révolutionnaires – notamment Collot d’Herbois et Billaud-Varenne – abattus par le Comité de salut public en germinal. Jean-Daniel Piquet, « La déclaration constitutionnelle de paix à l'Europe grand sujet de débat entre 1791 et 1794 Â», Monique Cubells (dir.). Mais ces mesures ne permettent pas de mettre fin aux difficultés de ravitaillement des villes. À cette occasion, Bailly lui remet la cocarde bleue et rouge aux couleurs de la ville de Paris que Louis XVI fixe sur son chapeau, associant ainsi ces couleurs au blanc de la monarchie. Saint-Just en justifie la suspension en expliquant que : « Dans les circonstances où se trouve la République, la constitution ne peut être établie, on l'immolerait par elle-même. Son retrait temporaire de la scène politique permet la constitution d'un groupe d'opposants autour du Comité de sûreté générale et d'anciens représentants en mission, comme Tallien ou Fouché. La Bastille y représente l'arbitraire royal. Cet article concerne la Révolution française de 1789. ». Dans le même temps est décrétée l'élection d'une Convention nationale qui, seule, pourra décider de la déchéance du souverain et aura la charge de rédiger une nouvelle constitution[113]. Ici, le terme de terroriste veut dire partisan de la Terreur révolutionnaire et économique. Après le 2 juin et l’arrestation des principaux chefs girondins, les montagnards peuvent gouverner mais doivent tenir compte des sans-culottes[Note 39] et de leurs représentants[162] extrémistes, dont ils ont eu besoin pour vaincre leurs adversaires girondins, mais à qui ils ne comptent pas céder le pouvoir[163], ni accéder à leurs revendications. « RÉVOLUTION FRANÇAISE, en bref », Encyclopædia Universalis [en ligne], La presque totalité des sans-culottes parisiens se retrouve à cette période (février – septembre 1793) sensibilisée par les Enragés qui se composent de trois hommes dominants : On retrouve des rumeurs de « complots aristocratiques Â» peu de temps avant le 10 août 1793 pour le premier l’anniversaire du. Son exécution fait une impression profonde dans la population française et frappe de stupeur les souverains d'Europe[139] : elle est aussi un défi à l'Europe monarchique. Or l'ensemble de la population parisienne est agitée : la bourgeoisie a peur pour la survie de l’Assemblée ; le peuple, lui, craint que les troupes ne coupent les routes du ravitaillement des Parisiens alors que le prix du pain est au plus haut. La position des monarchistes constitutionnels semble affermie[82]. Robespierre et le Comité de salut public décident de faire exécuter Danton, Camille Desmoulins et leurs partisans car ils sont consi… Face à la foule marchant sur la Bastille, son gouverneur, le marquis de Launay, accède à la demande de médiateurs venus de l'Hôtel de Ville et accepte par écrit la reddition de la forteresse sous la promesse qu'il ne sera fait aucun mal à la garnison. Le Directoire prend fin par le coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) de Napoléon Bonaparte qui déclare : « Citoyens, la révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée, elle est finie Â». Cette constitution ne sera finalement jamais appliquée, car la Convention en ajourne l’application le 10 août 1793[155]. Désormais, la souveraineté n'appartient plus au roi mais au peuple, qui devient le fondement du pouvoir politique, alors même que l'individu, en faveur de qui est promulguée la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, devient le fondement de l'ordre social. Les plus fameuses sont celle du 12 germinal de l'an III et surtout celle du 1er prairial (20 mai 1795). Dans le courant du mois de mai, les assemblées du clergé et de la noblesse acceptent de renoncer à leurs privilèges fiscaux. - Bernardine Melchior Bonnet, Après les élections législatives, la droite absolutiste et les « Noirs Â» (la droite dure), qui prêchaient un retour à l'avant-Révolution, ont perdu tout crédit depuis Varennes. Dans la plupart de ces régions, les soulèvements armés retombent ou sont vite étouffés mais en Anjou et dans le Poitou, la rébellion s’organise et prend de l’ampleur[141]. Les thermidoriens se maintiennent au pouvoir mais sont totalement discrédités. Pour des historiens comme Albert Soboul ou François Furet et Denis Richet, Jacques Roux s’activait avec désintéressement et sincérité à soulager la vie du petit peuple sans-culottes. Par ailleurs, la multiplication des républiques sœurs inquiète les grandes puissances, Russie et Royaume-Uni en tête, qui craignent la contagion révolutionnaire et une trop forte domination de la France sur l'Europe. : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. Toute la journée, des barrières et des bâtiments fiscaux parisiens sont attaqués et incendiés. Fouquier-Tinville est emprisonné et le Tribunal révolutionnaire cesse de fonctionner avant d'être réorganisé le 23[64]. Les origines de la Révolution française sont multiples, d'ordre social, économique et politique. Mais sur le fond, pour la République, la situation militaire ne changera pas avant que les grandes mesures et l’effort de guerre décidés lors de la levée en masse ne se fassent pleinement sentir[189] avec la grande offensive et les victoires du printemps 1794 qui rejetteront l’ennemi au-delà des frontières et permettront à la France de se retrouver dans une situation proche de celle qui était la sienne à la fin de l'année 1792[190]. Ce bouleversement ne représente pas seulement la pointe des mouvements révolutionnaires qui se produi […] La réunion des États généraux Pour résoudre la crise financière, Louis XVI décide de convoquer les États généraux. La Constitution civile du clergé a divisé la population en deux camps antagonistes. C’est à cette période que la France change de forme de gouvernement[185]. Dans un grand enthousiasme, ils prononcent le serment du Jeu de paume. plum Member Exclusive. Ils sont très attachés aux libertés individuelles et économiques de 1789 mais répugnent aux mesures d’exception. Des émeutes populaires se déclenchent pour réclamer du pain. Bref résumé de la révolution Française. Le 14 juillet, les émeutiers du faubourg Saint-Antoine se rendent autant maître d'une forteresse royale que d'un symbole du despotisme. La loi du 11 août 1789 accorde à tout propriétaire le droit de détruire et faire détruire toute espèce de gibier sur ses possessions, mettant fin au caractère régalien du droit de chasse[54]. Il n'est contrôlé par personne, il fait les lois et dispose de la vie et de la liberté de ses sujets. La Révolution est restée un objet de débats[4] ainsi qu'une référence controversée tout au long des deux siècles qui l'ont suivie, en France et dans le monde[5]. Le 16, ils sont dix. Mais les sans-culottes, démoralisés par la mise au pas des sections après l'élimination des Hébertistes, et mécontents de la stricte application du maximum des salaires, ne se joignent pas aux amis de Robespierre. Cependant, dans ce procès les fautes du roi, même prouvées, comptent peu devant l’utilisation politique de la sanction[134], alors même que Marat a arraché à l’Assemblée « que la mort du tyran Â» soit votée par appel nominal à haute voix députés sous les yeux de la population[136]. Les ministres et les cinq directeurs ne sont pas responsables devant les assemblées, mais ils ne peuvent non plus les dissoudre. George Rudé. consulté le 14 décembre 2020. Après le 10 août, puis l'abolition de la monarchie, le sort du roi déchu, prisonnier au Temple[130], est en question. Échec de la monarchie constitutionnelle, Yves Benot, « Dans le miroir truqué des historiens Â», dans. Au XVIIIe siècle, l'essor de nouvelles catégories sociales dans les villes et dans les gros bourgs est indéniable. La très grande majorité des députés veulent croire à la sincérité du roi ainsi qu’à son attachement au nouveau régime et lui renouvellent leur confiance[83]. Écrit par Jean DÉRENS • 1 446 mots • 1 média; À la fin de 1791, la France marche à la guerre, chaque parti croyant y trouver son intérêt. P. Caron (1935) Les Massacres de Septembre, p. 95, Ce décret transforme le recours aux envoyés en mission en véritable institution et définit aussi leur pouvoir. Néanmoins, le petit peuple des sans-culottes se préoccupe d’abord de la cherté et de la rareté des denrées ; les enragés, qui se montrent leurs représentants les plus authentiques, luttent depuis des mois, soutenus par le mécontentement populaire[165], pour obtenir des améliorations sociales[Note 43]. Presses Universitaires de France, 2003, pp. Les journées révolutionnaires des 31 mai et 2 juin 1793, avec l’arrestation des principaux chefs girondins, mettent fin à leur prépondérance politique. Elles sont avant tout philosophiques et religieuses avant d'être politiques ou sociales[24]. A cette époque, le pouvoir du roi est absolu. C'est une publication de huit à seize pages de petit format, rédigée tout entière par le seul Marat, et qui a plus la forme d'un pamphlet périodique que d'un quotidien d'information. La loi de Prairial est supprimée le 14 thermidor. Le lendemain à l'aube, une partie de la foule menace la famille royale et deux gardes du corps sont tués. Inspirée par les physiocrates, les seigneurs cherchent par ailleurs à optimiser les revenus tirés de l'exploitation de leurs terres et remettent en vigueur des privilèges comme l'exploitation exclusive des communaux, avec pour effet d'en priver et d'appauvrir les paysans non propriétaires.[réf. Pour tenter d’arrêter ces émeutes, la Convention vote, le 19 mars 1793, une loi d'exception : tous les insurgés pris les armes à la main ou convaincus d’avoir participé aux attroupements seront exécutés[144]. La Convention envahie est contrainte de céder sur une série de mesures de longtemps réclamées : notamment la levée d'une armée révolutionnaire parisienne[Note 47] pour la réquisition des grains et leur transport sur Paris, ainsi que la rétribution des sans-culottes qui siègent dans les sections, puis, le 11 septembre, le maximum national des grains et des farines. L'expédition en Égypte a comme objectif de couper la route des Indes au Royaume-Uni, mais les directeurs ne sont pas mécontents d'éloigner l'encombrant soutien du Corse qui ne cache pas son appétit de pouvoir. Dans la soirée, à la demande de la commune de Paris, La Fayette arrive également à Versailles. Villes et villages français s'informent ainsi des débats sur la composition et l'organisation des États du Royaume. Les « réseaux de correspondance Â», royalistes, mêlent le renseignement, la propagande et l'action politique. La mort de Marat, le 13 juillet, permet au journaliste Jacques-René Hébert de se présenter comme son héritier tout en reprenant à son compte le programme des enragés ; il se trouve ainsi en concurrence avec eux pour la succession politique de « l’Ami du peuple Â»[166]. Avec la disparition des enragés, Hébert et les cordeliers se retrouvent au premier plan des républicains « exagérés Â» et profitent de la situation sociale pour demander des mesures toujours plus extrêmes[Note 58],[206]. Après la mort de Robespierre, le système gouvernemental mis en place s'effondre rapidement avec, dès le 11 thermidor, la décision de renouveler mensuellement, et par quart, les Comités de gouvernement. Les Montagnards qui siègent sur les bancs les plus hauts — d’où leur nom â€” s’identifient aux Jacobins ; leur électorat est essentiellement parisien et se situe chez les artisans ruraux et les petits exploitants. En effet depuis l’automne 1793, dénoncée par deux montagnards (Fabre le 27 septembre et Chabot le 14 novembre) auprès des Comités[pas clair], la « faction hébertiste Â» est soupçonnée de tremper dans une vaste « conspiration de l’étranger Â»[218] que le pouvoir ne veut cependant pas ébruiter de crainte de discréditer et de rompre l’unité de la Montagne[Note 60] ; à cette période, Robespierre ne veut pas s’attaquer à la Commune de Paris, forteresse sans-culotte, soutenue par certains membres des Comités de gouvernement soucieux de protéger Hébert[219]. Le rapprochement entre les Montagnards et la sans-culotterie parisienne ne s’est pas fait sans difficultés, car le petit peuple a peu bénéficié de la Révolution du 10 août 1792 et, s’il y a participé activement, cette journée n’est pas sa création. En effet leur rôle est souvent de contrôler les comités permanents et les mouvements populaires[52]. Les membres du clergé séculier sont désormais élus et doivent prêter un serment dans lequel ils s'engagent à accepter et protéger la nouvelle organisation du clergé[Note 7]. La mesure abolitionniste est également saluée par La Feuille de salut public, organe officieux du Comité de salut public[213]. Ce décret en organise les moindres détails : il s’agit de mettre un terme aux initiatives désordonnées des représentants en mission, de renforcer la centralisation, de supprimer aussi les « armées révolutionnaires départementales[Note 55] Â» ainsi que les tribunaux révolutionnaires locaux : désormais le seul Tribunal révolutionnaire se tiendra à Paris. Les premiers travaux de l'Assemblée sont consacrés à la réforme administrative. La fête de la Raison est célébrée le 10 novembre suivant dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, transformée en temple de la Raison pour l’occasion : l’hébertisme semble alors maître de la ville et de la Révolution[204]. Malgré le principe de la séparation des pouvoirs, c’est la Convention qui va juger le roi ; ainsi, le procès qui commence le 11 décembre 1792 sera le début d’une lutte à mort entre girondins et montagnards pour le contrôle de l’Assemblée et de la Révolution[134]. Free shipping and pickup in store on eligible orders. Les conseils s'octroient alors le droit de désigner les députés dans la moitié des circonscriptions. En conséquence, une constitution provisoire est mise en place pour la durée du gouvernement révolutionnaire. Elle est traditionnellement placée entre l'ouverture des états généraux, le 5 mai 1789, et le coup d'État du 18 brumaire de Napoléon Bonaparte, le 9 novembre 1799, qui inaugure la période du Consulat et aboutit, cinq ans plus tard, à l'avènement de l'Empire. L'institution est connue et pratiquée depuis la plus haute antiquité : les droits mésopotamien, égyptien, hébraïque ou grec la connaissent. Le 11 août 1789, la dîme est supprimée[Note 6], privant ainsi le clergé d'une partie de ses ressources. Pour éviter d’offrir aux meneurs sans-culottes un terrain de propagande, tout en calmant le mécontentement du peuple urbain touché par les difficultés d'approvisionnement, la hausse du prix des denrées alimentaires et la dévaluation du cours de l'assignat, le Comité de salut public prennent des mesures économiques.